Galerie Picturâ

Jean Zabukovec

23/01/2020
Art capital, Salon Comparaisons 2020
-> Pour sa 14ème édition, Art Capital va, cette année encore, donner à voir le meilleur de la création artistique dans un cadre d’exception au cœur de Paris. [...]

29/01/2019
art capital 2019
-> Le Salon Comparaisons est né en 1956 alors qu’une opposition, parfois virulente, entre la figuration et l’abstraction, produisait des crispations stériles. [...]

Après des études techniques et architecturales, se passionne pour la sculpture. Expose depuis 1949. Vit et travaille en Normandie 5, rue de l'Iton à Saint-Germain-des-Angles près d'Evreux (FRANCE).

Principales expositions : "Sculptures Contemporaines", Saint-Martin-la-Campagne / "Artistes de Normandie", Haan (F.A.) / Galerie du Phare, Varengeville / Sculpture Contemporaine, Evreux / Salon d'Automne, Paris / Salon Amopa, Paris / Salon de la Jeune Sculpture, Paris / Salon "Comparaisons", Paris / Symposium de Sculpture, Hédé / Salon d'Automne, Paris / Biennale de Brest / Salon de la Jeune Sculpture, Paris / Salon de la Côte d'Emeraude, Saint-Malo / Salon d'Automne, Paris / Exposition particulière, Oeuvres monumentales, Château de Carrouges / Exposition Intemationale, Le Vaudreuil, Ville Nouvelle / Exposition d'Art Spirituel, année des Abbayes Normandes / Hôtel Baudry, Giverny / Salon comparaisons, Paris / Exposition Internationale, Sofia (Bulgarie) / Hôtel de la Marine, Caudebec-en-Caux...

» Oeuvres exposées
Jean Zabukovec
 

« Quant à Zabukovec, ceux qui le connaissent ne peuvent dissocier le personnage du sculpteur. On aime sa liberté, son aisance, la maîtrise de la matière qu’il semble porter avec lui. Zabukovec, c’est le hardi défenseur de l’art plastique dans la rue, dans la vie, dans l’architecture. Quels liens secrets rattachent cet homme à la beauté ? Ses idées fleurissent d’une imagination sans borne, sans entrave. Chacune de ses recherches constitue un paradoxe. La recherche, l’équilibre des compositions, la matière qui renie sa vocation pour vivre d’elle-même. Jean Zabukovec est près de son oeuvre. Il ne se contente pas de sculpter, il vole vers la vie de l’art. Son tempérament le porte à faire vivre ».

« Avec virtuosité, il joue du contrepoint des plans et des lignes s’imposant par un dynamisme dépouillé et irrésistible. Ce sculpteur sait se servir des volumes affirmés et un net contraste de matériaux divers. Il fait également preuve de hardiesse et d’originalité des formes, d’harmonie et de sobriété ».

« Avec Zabukovec, nous avons la chance de découvrir un maître de la sculpture-architecture. Chacune de ses oeuvres constitue une forme qui, non seulement, s inscrit dans l’espace environnant mais qui, par sa seule présence, transforme totalement cet espace. En outre, elles donnent l’impression d’échapper aux lois de la pesanteur. Enfin, en utilisant dans un mystérieux dosage le fer, le laiton, le cuivre, Zabukovec réussit une sobre mais remarquable harmonie de couleurs qui ne fait qu’ajouter un charme supplémentaire à ses sculptures. Dans ses mains, le métal devient un matériau aussi noble pour le statuaire que la pierre ou le bois ».

Extraits de presse


Impression en habit de fer

Nous nous connaissons depuis longtemps, voisins depuis dix ans J’irai chez « Zabu » pour la première fois.
Je ne connais pas l’espace de son travail, le lieu de l’exposition mais je sais l’importance de l’environnement comme «la source ou le but» « le stimulant ou l’écrin » et je demande donc jusqu’à quel point chaque sculpture est libre de ce lieu, d’une vie, objet d’art individualisé, élément décoratif, monumental, théâtral dans quelle Normandie d’avril quelques outils épars diront les gestes évoquant la trame consciencieuse - la trace - le vent d’hiver plutôt que le soleil.

A vrai dire, je garde intact le souvenir d’une de ses pièces, maîtresse de l’espace, dans un jardin familier et, ce dont je me souviens le mieux, c’est de cet espace occupé par des formes changeantes selon la lumière, l’ombre d’un matin d’été, la ronde des enfants, leur cache-cache dans ces volumes géométriques troués, fines lamelles, moitiés de cercle coupé dans des masses, d’une forme très élancée nerveuse, échancrée, pointes de lances, flèches ambitieuses, à percer le soleil...
d’une présence dressée comme une conquête ! conquête du matériau au-delà ses fourberies et sa droiture, par de là la froideur du métal, son éternité, sa non-couleur qui élimine toute anecdote, une présence qui n’est pas l’image d’autre chose, une existence en soir.

Le fer plutôt que la terre malléable ou la pierre, comme le forgeron tirait du fer la charrue... fer, force, feu, enfer, in-fer-nal. Ce que j’y perçois le plus facilement, ce n’est pas la déchirure du métal ou la brutalité de l’outil . seule elle n’est pas imaginale - c’est la présence physique de l’homme, une puissance herculéenne, une force déployée qui se transforme en une victoire sur la violence, sur la matière, sur soi; sublimation des instincts dans un besoin de se grandir, dans une ascension vers l’infini.
Présence de l’homme qui utilise sa force et son énergie et les disciplines jusqu’à trouver lui-même son équilibre sur les sommets.

Je devine comme méthode primitive d’assemblage, le feu - qui détruit et métamorphose - qui crée la relation entre la forme donnée par le geste et la matière de ces morceaux montés pièce par pièce comme un puzzle dans l’espace et la solidarité de l’armature comme une sérénité de cette harmonie dans la hauteur.
Noble travail du forgeron qui m’inspire le respect et le recul - Aussi, il s’y parle de vide - vide utile - comme un appel, quelque chose à remplir - un manque à habiter, la place du noyau, des trous comme des absences ou des « fenêtres dormantes et portes sur le toit ».

Aussi, je sens que la sculpture ne se prête pas à la description, à l’invention; une interprétation qui se dérobe dès lors que l’on croit la saisir; il y a un événement caché, une impossible transparence, à l’insu du sculpteur, quelque chose qui échappe à toute parole à toute image, qui se dégage du réel, quelque chose de sacré.
Faire exhaler la vie à un morceau de fer, faire que le métal respire,
comme par magie, le métal, son souffle, son âme, serait-il une substance vivante, sexuée...et le temps s’arrête dans un moment de fascination, là est ma relation à l’art; elle n’est pas de contemplation mais de capture; quand le sujet arrive à se faire objet, ce qui m’attire à lui c’est qu’il devient, non objet mais sujet de désir, comme un cri jailli du métal, son immobilité.

Tu prends la route d’Evreux, tu tournes à gauche à 3 km;
tu verras une petite chaumière normande...tu la contournes;
au fond, au lieu de l’église qui trône... c’est là chez Zabu.

J’entreprends la route qui me fera passer du souvenir à l’échange possible, où se raconte des histoires de soupirs de femmes sans visage, de vertige, quelques vagues lointaines...

Marie-France VILCOQ